Tous les jours...Tous les jours...Tous les jours...Tous les jours...Tous les jours...Tous les jours...
Tous les jours !!!
Depuis qu'Alice sait ce qu'il se trouve dans les eaux de ce lac caché dans un coin du Pays des Merveilles, je me demande si il y a eu un jour où l'envie ne la titilla pas d'y aller. Vous savez, vous, ce qu'est l'envie. Et tout le désepoir que ça comporte. Ce désespoir à la vue d'un nuage gris qui ne pourra pas vous permettre de sortir et de se retrouver face à ces eaux. Visage sombre quand les eaux ne bougent pas. Il n'est pas toujours là.
Il était un jour. Matin, midi, soir, je sais plus. Alice a rencontré cet être qu'elle a tout de suite mis sous le signe de l'enchantement. Les eaux tremblantes au son de ces voix et rires qui s'envolent partout dans l'air de ce Pays. Les mains mouillées. Bien trop curieuse pour laisser partir cet être sans l'avoir vu au moins une fois. On s'imagine. Ca amuse. Mais je veux savoir qui tu es. Je veux savoir pourquoi on s'entend si bien. Mais il y a des questions sans réponse. Et des réponses sans question.
Je suis égoïste et ne pense qu'à moi. JE VEUX SAVOIR !!!
Un jour, Alice est revenue près du lac avec un bocal. Il était tranquille le petit poisson. Il vivait bien sans elle. Il était heureux dans sa vie aquatique. Je suis égoïste je m'en veux. J'ai agis avec la bizarrerie de l'... (ce mot me fait mal, je n'arrive pas à le dire). J'ai plongé ma main. Je t'ai souris. En quelques mouvements, te voilà dans un bocal. Te voilà entre mes mains.Te voilà loin de ton lac et près de mon délire.
Ca fait bien des mois qu'on s'aventure un peu n'importe où, lui et moi. Il découvre petit à petit le Pays des Merveilles mais il est encore bien loin de tout connaître. Soleil, pluie, neige, on se moque de tout, tant qu'on est là à se parler de tout et surtout n'importe quoi. Il dit que je zozotte. Il dit que je tremble. Et je lui dis qu'il est méchant. Des surprises. Des découvertes. Des chutes ? ... Jamais celles qui font saigner les genoux. Le bocal est en haut de l'armoire. Alice le regarde avant de s'endormir. Le chat serré entre ses bras, elle espère qu'il n'avalera pas cet être durant son sommeil.
On aurait pu savoir que tout peut arriver ici...
Et il y a eu cet autre jour. Après quelques rires, quelques bonnes ententes, ton visage est devenu adulte. Le petit poisson a expliqué sa situation. Le lac lui manque. Alice quelle odieuse personne ! Lâche tes envies. Laisse se finir les rêves. Donne une fin à ce que tu aimes le plus.
Un soir, Alice s'est relevée du lit. Je me souviens que le sol était froid. Elle a pris le bocal et a avancé jusqu'au lac. Les yeux fixés vers nul part. Elle voyait déjà qu'il fallait avancer vers ce nul part. Lui ? ...Surtout le laisser partir. Je revois ce bocal qui bascule. J'entends ce bruit de l'eau qui glisse. Je sens ces larmes qui montent. Bonne nuit et certainement que je ne reviendrai pas. Alice repart seule. Le bocal vide.
Regarde comme le ciel est joli.
Regarde comme les étoiles se moquent de nous.
Tu entends le rire des arbres ?
Comme on est bête !
Je ne me rappelle plus comment ça s'est passé après. Mais tous les jours on continue à se voir. Toi nageant dans les eaux de ton lac et moi assise sur le bord. Tous les jours je me dis qu'il était trop tard pour s'évaporer. Tous les jours on joue à ce jeu dont on ne voit pas la fin. Ni gagnant, ni perdant. Seulement deux pions et un dé. Et toujours entendre la timidité de tes gestes et l'extravagance de tes rêves.
Je nous à laisse à ce désir...