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Dessine-moi un mouton
3 mars 2007

Sacré bordel sur les planches

Ces derniers jours, quelque chose de bizarre m'est arrivé. Si je réflechis, si j'ouvre tous les tiroirs de ma mémoire, même ceux fermés à double tour, j'ai l'impression de l'avoir déjà rencontré. Du moins il me semble. C'est plutôt un son, ni agréable à écouter, ni briseur de glaces, sorti tout droit de mes entrailles.
...
Cet abruti m'a fait rire. J'ai ri à tous ses mots vide de sens, tous ses gestes qui lui donnaient un drôle d'air. Pas ce genre de rire que tout le monde me connait, mais le rire...Comment dire...Je ne sais pas.
Je nous revois quand je portais des robes roses ou bleues et des chaussures de filles. C'est toi qui racontais les histoires, c'était toi le capitaine. Moi, gentille princesse, je me changeais volontier en vil mousse. Notre bateau s'appelait Ariel. On avait gravé ces lettres sur le bois de la vieille table du jardin. Oui, un nom débile. Mais c'était notre bateau, notre mer, notre univers.
Te souviens-tu du vieil homme ? Le magicien aux cheveux gris? Sans doute oui.
Il nous faisait rire tant il nous faisait peur. On attendait que ses yeux se ferment pour aller faire toutes les bêtises possibles. Nos plans, réalisés dans nos lits lorsqu'il fallait dormir, ne fonctionnaient que rarement.

DSC00029

Malgrè ce sombre désir que rien ne s'arrête, le vent a tout emporté.
Ce fichu vent a détruit les décors, volait nos répliques et emportait avec lui quelques personnages.
Le magicien n'est plus sur les planches. Dans les coulisses non plus. J'espère qu'il se trouve dans le public. Mais je n'arrive pas à le voir. Je n'y arrive plus.
Le temps s'écoule sur scène. Les costumes ont dû être rajustés. Agrandir les manches et les bas de pantalons. Ajouter des boutons, coudre des bouts de tissus ici et là.
On a changé.
Les personnages ont évolué.
Toi. Aucun nuage n'a réussi à couper nos liens. Mes conneries tu les as assumées plus que moi. Je sais que j'ai noirci une partie de ta vie. Mais les liens étaient toujours là. C'est ton bonheur qui va nous ronger.
Toi. Tu ne souris qu'en sa présence. Quand elle monte sur scène, tu dois avoir les yeux qui brillent. Quand elle pleure, tu dois pleurer. Elle et Toi.
Pour ma part, il faut se dire que c'est du passé. Tourner la page. Mais elle est trop lourde. Je n'y arrive pas.
Je n'ai pas eu le temps de m'habituer à ces nouveaux décors. Ils sont si différents. Et ces personnages ! Mais je fais avec. Je joue avec.
...
Mon rôle dans l'histoire ?
La fille.
Mais pas la fille qui attend l'amour et qui pleure quand une flèche lui transperce la peau.
Pas celle qui charme les hommes par son costume.
Non, la fille qui rigole tout le temps et qui se fout de la vie. Mon personnage ne pleure jamais. En fait, il n'y a pas de personnages qui pourraient me consoler. Ca, c'est plutôt mon rôle. Redonner le sourire. Distribuer des rêves à qui le désire. J'en ai presque trop.
Je me moque des longues lettres passionnées de celui qui aime. Je me moque de tous ces mots tendres qui ne veulent rien dire pour moi. Et toi tu t'énerves. Tu dis que je ne peux pas comprendre. Que j'ai un coeur de pierre.
...
Ne pas aimer...Ne pas aimer...Surtout oublier de tomber amoureuse...
Mais mon imagination. Je me suis longtemps battue contre elle.
Pour les scènes suivantes, j'ai rangé les armes. Je capitule. Entre elle et moi, c'est elle la reine.
Pourquoi continuer à lutter contre nos envies ? Nos rêves ? Je ne fais de mal à personne.
Cependant, j'ai gardé l'armure.
Sans armure, je ne me contrôlerais plus. Mon imagination serait maîtresse de mes mouvements. Mon personnage ne doit pas laisser transparaître une lueur d'amour. Mon armure le cache bien.
L'ennuie est que je tremble terriblement sur scène face à ce grand personnage. Je ne sais pas si le public le ressent. Mais je tremble et arrive même à devenir rouge. Si seulement j'avais suivi mon rôle à la lettre, je pourrais regarder ce personnage dans les yeux. Tanpis.
...

Par cet étrange personnage qui est le miens, on ne me croit jamais. On ne croit jamais mes répliques. J'entends d'ici que mes mots vous font rire. Il est vrai qu'il ne faut pas tout croire. Mais ceux qui étudierons plus profondément ce personnage, saurons reconnaître le vrai du mensonge. Oui je sais mentir, mais que dans des cas extrêmes. Lorsque je me retrouve prise dans un piège.
       

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Commentaires
7
J'aime cet article !<br /> Et puis, t'as une tête de winneuse sur le photo :)
Dessine-moi un mouton
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